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Le Pont Transcouleur n°101, juin 2016

mercredi 18 mai 2016

SOMMAIRE

1- Edito
2- CNCDH : davantage de tolérance, mais davantage d’actes racistes graves
Résister pour survivre
3- On les appelait romanichels ou bohémiens
4- Penser les libertés de circulation et d’installation
Contre le racisme et les discriminations
5- Un accord honteux Union Européenne-Turquie
6-7 Brèves
8- Livre de Jean-Claude Valomet
Commémoration du 10 mai à Saint-Nazaire
Des ponts, rien que des ponts

 

[Edito] Migrants, réfugiés, des êtres humains !
8 mai 2016 : fête de l’Europe ! Pourtant, elle ferme ses frontières.

Depuis des années, des hommes, des femmes, des enfants, vivent sous les bombes, subissent des dictatures sanglantes et leurs cohortes d’exactions, de menaces, de misère…

Syrie, Irak, Afghanistan, Corne de l’Afrique, Caucase où la guerre se rallume autour du Haut-Karabagh : il devient pratiquement impossible d’établir une liste exhaustive des pays où les populations vivent sous la terreur imposée par leurs gouvernants ou des bandes terroristes opposées à toute forme de démocratie et de liberté.

Nous avons été horrifiés, à juste titre, par les attentats terroristes qui ont frappé la France, la Belgique. Mais, sommes-nous conscients que beaucoup de réfugiés ont été les premières victimes de ce même terrorisme ?

Pourtant, les pays de l’Union Européenne ferment de plus en plus leurs portes aux demandeurs d’asile qui ont eu la force d‘arriver à ses frontières. Les possibilités « légales » d’entrer en Europe sont presque nulles. Les exilés sont forcés de recourir aux passeurs, d’emprunter des chemins de plus en plus dangereux, de supporter des conditions de vie indignes : « jungle » à Calais, grille à Melilla, barbelés entre la Bulgarie et la Turquie, naufrages dramatiques en Méditerranée… .

Migrer est un droit ; les migrations font partie de l’histoire de l’humanité ; elles sont une promesse de richesse humaine, culturelle, économique. Les pays d’accueil doivent se donner les moyens de surmonter les difficultés immédiates au lieu de les présenter comme des obstacles insurmontables.

Des solutions existent : l’UE est la première puissance économique mondiale ; elle a les moyens d’ accueillir 1 million de réfugiés, deux millièmes de sa population.

La France et ses gouvernants, en particulier, montrent leur manque de courage : 30 000 réfugiés accueillis en deux ans !

Il existe pourtant de belles initiatives : ainsi, à Grande Synthe, une commune de 20 000 habitants, près de Dunkerque, la municipalité avec l’accord de la population, a mis en place des structures d’hébergement décentes. Des bénévoles viennent aider de France, d’Allemagne, de Grande Bretagne.

A Saint-Nazaire, une soixantaine de migrants ont été bien accueillis, choisis dans le cadre du plan gouvernemental. Encore ne faudrait-il pas oublier tous les autres !

A Nantes, faute de volonté politique et de structures suffisantes, des migrants vivent dans des squats indignes.

Pourquoi les pouvoirs publics d’une agglomération de 500 000 habitants ne mettraient-ils pas en place une « maison d’accueil » où les migrants trouveraient hébergement, aide aux démarches et à l’installation ?

Le MRAP exige que les moyens budgétaires et humains soient mis en œuvre pour accueillir les migrants, qu’ils soient dit « politiques » ou « économiques ». Il exige que soit respecté le droit de circulation et d’installation. Il exige l’application effective du droit d’asile et la régularisation des sans papiers.

Françoise Thoumas

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