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Pas d’expulsion sans relogement !

mercredi 3 mai 2023

Océane Haurogné et ses 2 enfants en bas âges vont être expulsé.e.s le 1er juin 2023 de leur logement social situé dans le quartier du Petit Caporal, par le bailleur Silène, pour « troubles de voisinages ».

Cette femme va payer pour des faits qu’elle n’a pas commis. ! Le seul coupable désigné et condamné

par la Justice est son ex-conjoint, homme contre lequel elle a porté plainte pour des violences conjugales.

Pourtant c’est elle que la Silène condamne ! Elle l’accuse d’avoir hébergé cet homme jugé pour des faits d’agressions et aujourd’hui incarcéré. Oui, c’est bien ce seul homme qui a causé les troubles, mais c’est « à titre d’exemplarité » que le bailleur a saisi la justice pour obtenir l’expulsion locative de cette petite famille peu après la condamnation de l’ex-conjoint.

Cet homme avec lequel vivait Océane, faudra-t-il le répéter, elle a dû elle aussi s’en défendre et porter plainte pour être protégée ! L’homme n’a d’ailleurs plus le droit de l’approcher.

Mais la Silène, sourde à cette reconnaissance de la justice, a désigné Océane « victime de violences », et décidé de condamner sans pitié cette mère de famille, de la pointer comme responsable et coupable des troubles !

Pour légitimer cette expulsion, le bailleur social développe un argumentaire visant à criminaliser Mme Haurogne en lui reprochant une dette, un soi-disant refus à une proposition, semant le trouble sur sa situation alors que les fragilités dans lesquelles se trouvent les femmes victimes et leurs enfants doivent être bien pris en compte par toutes les autorités, par les bailleurs sociaux et privés. Vouloir traiter le phénomène des violences conjugales et de l’insécurité dans les quartiers sans prendre en compte l’ensemble des effets induits peut renforcer un sentiment d’injustice.

Il est ainsi inadmissible que Mme Haurogne et ses deux enfants, victimes des violences d’un ex- conjoint, soutenues par leurs voisin-e-s et autres habitant-e-s du quartier, vivent désormais une violence supplémentaire par des représentants d’institutions publiques, Bailleur social Silène et État, dont la mission est de protéger les plus vulnérables.

Être loger fait partie des droits fondamentaux garantis par notre Constitution.

Ne pas être condamné et expulsé pour des faits que l’on n’a pas commis et pour lesquels la justice ne vous condamne pas devrait être un acquis du droit au logement, mais de plus en plus souvent on assiste à ces dénis de justice, contournés par des règlements intérieurs bien aiguisés, réfléchis par les plus hauts responsables politiques et/ou d’institutions locatives.

Toutes les démarches sociales de relogement dans le parc social nazairien effectuées par Mme et les travailleurs sociaux qui l’accompagnent étaient restées lettres mortes. Pourtant des dispositifs et des solutions existent : bail glissant, intermédiation locative, relogement par un autre bailleur, dans un autre quartier, Mme acceptait même des communes limitrophes. Mais il semble que le bailleur Silène

s’y opposait.

Le 27/04/2023, Océane s’est vu proposé un logement par un bailleur social de la région dans la commune de Besné situé à plus de 20 Km de Saint-Nazaire. Elle n’a ni véhicule, ni permis et la commune est très peu desservie par les transports publics. Ses attaches et celles de ses filles sont sur Saint-Nazaire : elle y suit une formation, les filles sont inscrites à l’école Pierre Brossolette pour l’une à la crèche des petits clowns pour l’autre.

Le 28/04/2023 après un échange avec le bailleur par téléphone, elle a découvert sur le portail internet de recherche de logement social qu’elle avait été notée comme refusant cette proposition alors qu’il n’en est rien.

Le même jour, elle a reçu une proposition de location d’un logement dans le parc privé, qu’elle a décidé d’accepter malgré le fait que la localisation ne lui convient pas vraiment. Ce choix est motivé par la peur de ne rien se voir proposer d’autres en cas de refus et ne pas recevoir de propositions des bailleurs sociaux. La menace de l’expulsion sans solution de relogement qui approche la plonge dans un état de stress psychologique qui rendent toutes les décisions compliquées et l’empêche de se projeter dans l’avenir sereinement.

Malgré cette solution trouvée in-extremis, il est impératif que les responsables du bailleur social Silène assument leur mission publique : accompagner le logement et le relogement d’habitant-e-s en difficultés sociales.

Nous demandons à ce titre, tout comme les voisin-e-s, amis, familles et habitant-e-s du quartier du Petit Caporal, que cette mère de famille et ses deux enfants soient reçus par les Responsables Silène, afin d’échanger sur sa situation, demander que son préjudice soit reconnu et demander à ce que soit mis en œuvre des garanties pour que de telles situations ne se reproduisent pas.

Nous refusons que cette femme soit « punie » et méprisée dans ses droits fondamentaux (art.L345-2- 2 + L345-2-3) par les institutions d’État et un bailleur social censé loger et/ou reloger et non pas faire des exemples en condamnant une femme et des enfants qui ne sont pas responsable des actes d’un homme qui n’est plus dans la vie de cette famille, n’a jamais été sur le bail, condamné pour des agressions, interdit d’approcher Océane et qui est aujourd’hui incarcéré.

RASSEMBLEMENT LE MERCREDI 3 MAI À 13H - DEVANT LA SILÈNE, POUR :

DÉNONCER L’INJUSTICE DONT ONT ÉTÉ VICTIMES OCÉANE ET SA FAMILLE

METTRE FIN AUX EXPULSIONS SANS RELOGEMENT DONT SONT VICTIMES LES FAMILLES !

DEFENDRE LES DROITS DES LOCATAIRES DU LOGEMENT SOCIAL, UN TOIT EST UN DROIT !

Liste des associations soutien signataires (au 28/04/2023)

EVS
Au cœur
Femmes solidaires
Ligue des droits de l’homme
Collectif urgence sociale
Union locale solidaires
L’espoir au cœur
Hiver solidaire
MRAP
ATTAC

Documents joints