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Le Pont Transcouleur n° 94, février 2014

lundi 17 février 2014

[Edito]

Que de haine !

Jamais depuis de nombreuses années, nous n’avions assisté à un tel déchaînement de haine raciste ! Un climat nauséabond s’est installé dans notre pays. Des attaques racistes venues de temps obscurs que l’on croyait révolus se multiplient.
Mais ne nous y trompons pas ! Si une enfant de 11 ans a pu brandir son goûter en criant à Madame Taubira, Garde des Sceaux « Elle est pour qui la banane ? », c’est le racisme des pratiques et des justifications colonialistes qui resurgit.

Cette haine est alimentée par les politiques qui s’efforcent d’affirmer leur autorité par une politique répressive à l’égard des Roms, des exclus, des immigrés. A l’heure de la concurrence effrénée il est plus facile d’accuser « l’étranger » de prendre le « travail des Français » ou de creuser le « trou de la Sécu » que de mettre en œuvre l’égalité des droits pour tous.

Cette haine, c’est celle qui s’en prend aux Juifs, aux Musulmans, aux Roms, aux Noirs. C’est celle des insultes et des inscriptions racistes sur les mosquées et les synagogues. C’est l’islamophobie et la multiplication des agressions contre les Musulmans. Ce sont les destructions des camps de Roms.

Ne nous y trompons pas, cette haine c’est cette haine c’est celle de Dieudonné qui a parfaitement intégré « le système » et prospère sur la diffusion d’une idéologie antisémite. Dieudonné n’est pas un humoriste, c’est un militant politique d’extrême-droite.

Ses débordements antisémites profitent d’un contexte favorable où les discours racistes et identitaires font florès dans certains cercles politiques ainsi que dans certains milieux communautaristes.

Mais n’oublions pas l’idéologue Alain Soral et le « salut de la Quenelle » effectué devant les stèles du Mémorial de la Shoah, à Berlin. Et les multiples auteurs des mêmes gestes, photographiés au « Mémorial des camps de la mort », à Marseille, ou encore devant l’école juive de Toulouse où ont été assassinés un enseignant et trois enfants juifs.

Nous n’admettons pas que des millions de personnes soient déniées dans leur humanité et leur citoyenneté, que ce soit en raison de leurs origines, de leur situation sociale, de leur culture, de leur religion... Nous ne supportons pas que des boucs-émissaires soient désignés comme les responsables de nos maux et comme des menaces sur notre avenir.

Nous réaffirmons haut et fort l’impérieuse nécessité de lutter contre le racisme sous toutes ses formes. Il n’y a de race au sein de l’espèce humaine.

« Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous » (Franz Fanon)

Augustin Grosdoy
le bulletin (format compressé)

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