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Le Pont Transcouleur n° 95, juin 2014

jeudi 26 juin 2014

Contre les vents mauvais qui soufflent sur le pays.

Le résultat des élections municipales le montre : les idées de l’extrême droite se propagent et se banalisent, que ce soit dans les zones urbaines ou rurales, les quartiers populaires, les lieux de travail.

Emboîtant le pas aux leaders du Front National, des personnalités politiques, mais aussi des citoyens prônent impunément, sur fond d’idées racistes et xénophobes, la préférence nationale, la fermeture des frontières. Les Roms, les étrangers sont rendus responsables des crises sociales qui se succèdent ; l’homophobie et le sexisme se manifestent dans la rue.

Le MRAP dénonce encore et toujours ces idées et les menaces qu’elles font peser sur la société. Mais il s’attache à en expliquer la propagation dans des secteurs de plus en plus importants de la population. La perte d’emplois industriels, les fermetures d’entreprises, l’incapacité à prendre en compte l’égalité des droits, sont des marques des politiques ultra-libérales successives. Elles alimentent la désespérance sociale de ceux qui en subissent les effets et favorisent les replis individuels et la peur de l’Autre, étranger ou différent.

Heureusement, des résistances se manifestent : des lycéens organisent un concert anti-raciste ou se mobilisent pour leur camarade menacé d’expulsion ; les ciné-débats autour de films généreux sur les grands débats qui traversent nos sociétés réunissent un public fidèle.

Le mouvement associatif dans sa diversité (associations de défense des droits humains, humanitaires, culturelles ou sportives de quartiers) défend le « Vivre ensemble ». Il est garant de la démocratie. Il contribue à la mesure de ses forces à retisser du lien social. En même temps, la politique de la Ville doit lui permette d’exister et de se développer en gardant son indépendance : la décision du maire Front National de Hénin-Beaumont de priver la LDH et le Secours Populaire du local qu’ils occupaient est une mesure inquiétante et témoigne d’un déni de la démocratie.

Le MRAP prend toute sa place dans ce mouvement associatif pour exiger des pouvoirs publics, les réponses politiques, économiques et sociales qui redonnent confiance et espoir aux citoyens qui subissent le plus les inégalités.

Françoise Thoumas

le bulletin n° 95