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48ème cercle de silence : "Lampedusa : tristesse et révolte"
samedi 19 octobre 2013
Au moins 360 migrants ont péri le 3 octobre près de l’île italienne de Lampedusa et encore plus de 30 le 11 octobre au large de Malte.
Ces naufrages ne sont pas dûs à la fatalité. En 2010, deux naufrages simultanés devant Lampedusa avaient fait près de 400 victimes. Depuis le milieu des années 90, au moins 20000 migrants se sont noyés en Méditerranée.
Voilà le résultat des dispositifs européens de contrôles frontaliers destinés à « protéger » l’Europe des « indésirables » qui fuient la misère et les persécutions.
Voilà le résultat de la collaboration imposée par l’Europe aux pays de transit des migrants afin qu’ils jouent le rôle de garde-chiourmes.
Plus spectaculaire et médiatique, ce naufrage n’a pas manqué de susciter les larmes de crocodile rituellement versées par ceux-là même qui en sont responsables.
Où s’arrêtera l’hypocrisie ?
Non, le drame de Lampedusa n’est pas le fruit de la fatalité. Il n’est dû ni aux passeurs voraces, ni aux pêcheurs indifférents. Les morts de Lampedusa, comme ceux d’hier et de demain, sont les victimes d’une Europe enfermée jusqu’à l’aveuglement dans une logique sécuritaire, qui a renoncé aux valeurs qu’elle prétend défendre.
Après cette nouvelle catastrophe programmée par l’indifférence de gouvernements coupables, la seule façon de sauver l’honneur de l’Europe impose de revoir immédiatement, radicalement la politique d’accueil et d’asile.
N’admettons pas l’insupportable.