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Pont Transcouleur n° 90 octobre 2012
samedi 22 septembre 2012
Edito :
Nous n’avons pas voté pour ça....
Nous n’avons pas voté pour ça....
Pour chasser un pouvoir liberticide, xénophobe et inégalitaire, nous avons glissé un bulletin "Hollande" au second tour, convaincus de retrouver après le 6 mai, certaines valeurs, un peu d’humanité, la volonté de partager et d’accueillir, comme nous l’évoquions dans l’éditorial du précédent Pont transcouleur.
Monsieur Hollande, nous n’avons pas voté pour des campements Roms détruits, des familles déplacées sans relogement, leurs enfants privés d’école, la population Rom stigmatisée.
Ainsi depuis votre élection ce serait près d’un cinquième de la population Rom en France qui a été expulsée, déplacée, redéplacée sans proposition de solutions alternatives. L’Europe, les Nations Unies déplorent à nouveau comme à l’été 2010, l’acharnement français envers cette population.
En ce qui concerne les sans-papiers, les centres de rétention semblent fonctionner toujours comme sous l’ère Hortefeux-Guéant ; seules avancées pour l’instant : plus d’enfants théoriquement en rétention, sauf à Mayotte et abrogation de la circulaire sur les étudiants étrangers. Maigres progrès pour retrouver nos capacités d’accueil et de solidarités mises à mal par le racisme d’État.
Notre bulletin de vote n’est pas un blanc-seing pour légitimer les expulsions et la répression.
Nous pensions qu’être de gauche nous engageait, vous engageait envers les populations les plus fragilisées par le précédent gouvernement.
Nous pensions qu’être de gauche ne voulait surtout pas dire pérenniser la politique infâme menée par la droite "décomplexée" de sa xénophobie.
Nous vous demandons de suspendre immédiatement toute reconduite à la frontière de personnes sans papiers et de fermer les centres de rétention.
Nous vous demandons de suspendre immédiatement toute expulsion de camp de Roms. Des solutions d’accueil décentes et humaines sont possibles et doivent être mises en œuvre avec les premiers intéressés Roms et les associations.
Imaginons enfin des solutions pour que nous puissions vivre tous ensemble.