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Gens du Voyage, Roms : quand le fichage mène au racisme

vendredi 15 avril 2011

A Saint-Nazaire, cette année 2011 la semaine d’Éducation contre le Racisme 2011 était consacrée aux "Peuples Voyageurs". Pour la prolonger, le comité local du MRAP en partenariat avec la maison de quartier de Méan-Penhoët a organisé le 14 avril une soire-débat consacrée aux Gens du Voyage et Roms sous le titre"Gens du Voyage, Roms : quand le fichage mène au racisme".
Bernard Pluchon, sociologue, directeur de l’association SRI (Services Régionaux Itinérants) et administrateur de la FNASAT (Fédération Nationale des Associations Solidaires d’Action avec les Tsiganes et les Gens du Voyage) en a été l’intervenant principal.
Le choix du thème de la Semaine d’Éducation contre le Racisme a été choisi en contre-écho aux déclarations présidentielles et ministérielles de l’été 2010 dont les résultats les plus visibles ont été le renforcement de l’amalgame raciste entre diverses populations dont l’histoire, le statut administratif et la sociologie sont bien différents, la stigmatisation de ces populations, la destruction d’aires de stationnement et de caravanes et la chasse aux Roms immigrés.
Pour rappeler la situation de ces populations, Bernard Pluchon a commencé par retracer l’histoire des différentes migrations, principalement depuis la fin du Moyen-Âge de ceux qui sont aujourd’hui indistinctement regroupés sous l’appellation administrative "Gens du Voyage",.
Cette expression "Gens du voyage" typiquement française et récente est le résultat de l’obsession politique et administrative de classifier pour mieux contrôler, particulièrement depuis la loi de 1912 "relative à la circulation des nomades" qui assimile les Tsiganes à des étrangers et des asociaux voire des délinquants. Cette loi discriminatoire allait durer 60 ans !
La salle a été particulièrement attentive aux précisions historiques et pratiques concernant ce statut administratif discriminatoire qui englobe indistinctement des Tsiganes, des Roms, des forains, des nomades, des migrants, des sédentaires et amalgamant un mode de vie (en caravane), une origine géographique voire "ethnique" réelle ou supposée, source elle aussi de discriminations. Les diverses mesures et notamment la création du carnet anthropométrique visaient à contrôler des personnes fantasmées comme dangereuses car ne rentrant pas le cadre des modes de vie dominants souvent considérés comme les seuls acceptables, les seuls convenables, les seuls susceptibles "progrès".
Les Voyageurs comme ils se nomment eux-même, présents dans la salle ont apporté leurs précisions et leurs témoignages concrets sur la manière dont ils vivent ces discriminations au quotidien : adaptation insuffisante des aires de passage installées sur le territoire de la CARENE (communauté d’agglomération de la région nazirienne), refus d’assurance pour leurs caravanes, discriminations à l’embauche, difficulté de scolarisation des enfants...

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